L’un se distinguait par sa passion du ballon rond, les autres pour l’amour du jazz.
Une certaine ambivalence les réunissait néanmoins :
Le premier termina sa carrière à Berlin sur une superbe pichenette du cou de pied (panenka) mais hélas aussi par un coup de tête au thorax d’un défenseur central italien.
Les seconds dans la France des années 40, à la fin de leur règne furent accusés d’une fâcheuse désinvolture et d’être planqués sous une épaisse pellicule d’apathie ; ils entrèrent dans la clandestinité et se réfugièrent au Quartier Latin dans les sous-sols des clubs de danse et de jazz.
Vous avez bien sûr reconnu Zizou et les Zazous !
Zizou est, pour le délirant, à ce jour le meilleur footballeur européen de l’histoire, ballon d’or en 98, année où de deux magistraux buts de la tête il crucifia l’équipe du Brésil lors de la finale de la Coupe du monde.
Reconnaissables à leurs vêtements anglo-saxons, la veste à carreaux tombante et, qu’il pleuve ou qu’il vente les zazous gardaient leur parapluie fermé !
Sur un terrain il aimait le ballon, le caressait ; ses gestes techniques préférés étaient les passements de jambes et surtout la “roulette “. Le crâne dégarni il avançait souvent lentement, son corps ondulait gracieusement.
Les zazous portaient leurs cheveux gominés et bouffants, ils n’étaient pas élégants et vivaient une contre- culture provocante.
Je retiens cependant deux points communs aux deux Z : l’argent et le cuir.
Zizou gagnait à juste titre beaucoup de sous mais de manière licite car il évoluait dans des clubs prestigieux (Juventus et Real Madrid).
Les Zazous disposaient de moyens financiers conséquents en raison de leur milieu familial mais hélas aussi grâce au marché noir pendant l’occupation !
Quant au cuir, il était commun aux godasses à grosses semelles des zazous et à celles à crampons de notre Zizou national …
Bon match !