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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 23:02

“ Ce baiser précieux et fragile que maman me confiait d’habitude dans mon lit au moment de m’endormir il me fallait le transporter de la salle à manger dans ma chambre et le garder pendant tout le temps que je me déshabillais, sans que se brisât sa douceur, sans que se répandit et s’évaporât sa vertu volatile et, justement ces soirs-là où j’aurais eu besoin de le recevoir avec plus de précaution, il fallait que je le prisse, que je le dérobasse…“ 

Voici donc le début d’une des plus longues phrases de Proust que l’on croise dans le premier tome de la Recherche alors que paradoxalement ce “baiser du soir“ que Marcel attend de sa mère dans sa chambre n’existe justement que par son absence !

Celui de Gustave Klimt est lui bien présent sur les murs du palais du Belvédère à Vienne ; la sublime peinture à l’huile sur toile recouverte de feuilles d’or est la plus connue du peintre symboliste.

On en découvre davantage durant les 58 minutes de la vidéo que le maître du pop art Andy Warhol réalisa en 63 dans son atelier de New York “la Factory“, filmant en noir et blanc des personnages s’échangeant de longs baisers passionnés.

On s’en tient donc dans le récit proustien à de naïves suppositions : la maman de Marcel embrasse délicatement son fils sur la joue ; le tableau lui est tout à fait explicite : Gustave coiffé d’une couronne de feuilles de lierre, se penche et enserre sa compagne agenouillée Emilie Flöge pour lui faire un gourmand bécot autrichien.

Klimt ne semble pas craindre une possible maladie du baiser** comme, célibataire aventureux, je l’appréhendais jadis lorsque, ayant délaissé à regret (faute de combattants) au début de mes études un jeu à cinq cartes où j’adorais “filer “ les liserés des honneurs d’un paquet du Maître Cartier Grimaud, pour m’orienter naïf autodidacte vers un jeu plus intellectuel dans lequel quatre fières dames (Judith, Rachel, Argine et Pallas) attendaient patiemment que je leur fasse un habile baiser***

Oui je crois que le baiser est une gourmandise qui comme, l’assurait José Arthur, ne fait pas grossir !

 

 

*Toute ressemblance avec la romance (Just a Kiss) de Ken Loach est purement fortuite.

 

**Mononucléose (maladie virale se transmettant par la salive).

 

*** Technique du bridge qui consiste à laisser délibérément une carte faire une levée, pour éviter de donner la main à l’adversaire dangereux. 

 

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1 février 2023 3 01 /02 /février /2023 11:44

 

Reconnu à ses veines, à sa finesse et à la compacité de son grain, ce n’est pas la peau des fesses de Brigitte Bardot exhibées en 63 dans “ Le Mépris“ de Godard mais le très recherché acajou de Cuba.

Il apparait blanc crème, jaune pâle parfois rosé, il a un grain fin et ondulé, ce n’est pas la peau des fesses de   l’hôtesse de l’air Françoise Dorléac entrevues l’année suivante dans “La Peau douce“ de Truffaut mais le précieux érable sycomore.

 

 Dans la Peau de Chagrin de Balzac, ce que je préfère n’est pas la mystérieuse peau d’onagre mais la morale de ce roman fantastique : « Vouloir nous brûle et pouvoir nous détruit », ceux qui périssent sont, comme le jeune aristocrate désargenté et désespéré Raphaël de Valentin, les gens généreux, naïfs, plein de génie et d’élan.

Dans Peau d’Âne, le film de Jacques Demy (d’après le conte de Perrault) ,  j’apprécie davantage la musique de Michel Legrand que la peau de l’âne qui dissimule le beau visage de Catherine Deneuve.

Question de peau, un peu comme le bourgeois mondain, parfois charmeur et érudit Charles Swann*, j’avoue être plutôt attiré par les femmes possédant “ une chair saine, plantureuse et rose“.

Néanmoins pour en revenir à BB dans Le Mépris, si je ne flashe pas sur son arrière train rebondi c’est que je suis subjugué par la magnifique Villa Malaparte construite au bord de la Méditerranée à flanc de falaise à l’est de Capri où le film est tourné !

 Curzio Malaparte, l’écrivain-journaliste qui a demandé à l’architecte Libera de lui construire la fameuse villa est d’ailleurs connu en Europe pour deux ouvrages majeurs :  “ Kaputt“ et …“ La Pelle “ (en français “La Peau“) !

*Swann, personnage important du roman proustien “ A la recherche du temps perdu“

 

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 00:24

 

En 1627 dans la forêt de Jaktorow en Pologne le dernier spécimen de l’auroch sauvage (ancêtre de nos gros Ruminants domestiques) s’éteignit définitivement.

Cela me chagrina quelque temps avant que l’on m’offre à mon adolescence l’occasion de respirer une divine senteur méditerranéenne : de la lavande associée à la bergamote de Calabre, au poivre, à la muscade et à l’anis étoilé ; j’étais en possession d’un flacon mythique d’Eau Sauvage de Dior !

Ce terme sauvage m’intriguait terriblement, était -ce le reflet d’une flagrance fraiche, facétieuse à l’élégance intemporelle et lointaine ?

Depuis cette époque je tente de cerner la signification et les limites de la sauvagerie.

A dix ans, beaucoup trop jeune pour en apprécier l’étrangeté et le goût, le vieux professeur Isak Borg et Ingmar Bergman me troublèrent avec “leur coin des Fraises sauvages “.

Pendant mes études j’appris que le cresson sauvage pouvait être responsable de la redoutable distomatose hépatique.

Plus tard je me mis à la recherche des plus sauvages d’entre tous et découvrais dans un western de 1963 un personnage amoral, alcoolique, bagarreur et séducteur ; son existence dissolue me fascina, c’était Paul Newman (Hud dans le film éponyme de Martin Ritt).

Puis vint la rencontre à Vienne de l’écrivain, poète et surtout peintre sulfureux Oskar Kokoschka dont les premières productions furent un choc pour la critique et le public qui le qualifièrent d’“Oberwidling“, le plus sauvage d’entre tous !

Ce petit inventaire de sauvagerie variée terminé, je vous présente mes meilleurs vœux et vous suggère de débuter 2023 avec une “ Jolie Môme“, célèbre chanson de Léo Ferré interprétée comme il se doit par feu la grande Catherine …Sauvage ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 décembre 2022 5 02 /12 /décembre /2022 09:58

C’est la coupe du monde de foot, les matchs s’enchainent, devant la télé les friandises aussi…

La seule nonchalante dégustation d’un rocher Suchard au chocolat noir ne peut  hélas me faire oublier la même lente descente aux enfers de l’équipe de football de   Saint-Etienne qui se morfond actuellement à la vingtième place de la deuxième division nationale. Triste comédie.

Une autre éminence a vu défiler au 19e siècle de nombreux personnages de la Comédie humaine ; mes fidèles lecteurs balzaciens se souviennent évidemment de la fréquentation du restaurant “ Le Rocher de Cancale“ (ouvert sous le Consulat au lendemain du 18 Brumaire) par Etienne Lousteau, Lucien de Rubempré et Coralie, Henri de Marsay et tant d’autres dont Balzac lui-même, qui se régalaient de douzaines d’huîtres arrivées au fameux établissement de la rue Montorgueil   dans de larges “cloyères“.

 La malheureuse déconfiture des Verts avec leurs vains changements de tactique et la valse de ses entraineurs me fait penser au pauvre Sisyphe de la mythologie grecque (condamné par Hadès, le dieu des Enfers)  qui tente de rouler perpétuellement un immense rocher   jusqu’en haut d’une montagne et faute de place le voit inexorablement redescendre.

Pourtant entre 1961 et 1982 un homme d’affaires ambitieux avait permis sous sa présidence, au club stéphanois d’acquérir un des plus beaux palmarès du football français, ce talentueux chef d’entreprise, grand amateur de sports, avait pour nom (ça ne s’invente pas) : Roger Rocher…

Allez les verts !

 

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29 octobre 2022 6 29 /10 /octobre /2022 21:18

Une épitre dédicatoire est normalement un petit paragraphe au début d’un livre dédié à une personne ; la présentation de ce vieux blog de délires est, elle dédiée à l’espace de temps entre le coucher et le lever du soleil et à son dérèglement, c’est à dire la nuit et ma cruelle insomnie.

N’ayant ni le talent de Shakespeare pour exprimer un songe en été mélangeant rêves et réalité ni celui de l’ignoble mais talentueux Céline pour un long voyage mouvementé, j’ai cependant appris à aimer la nuit car elle peut nous apporter des lumières (comme est supposé l’avoir affirmé Georges Mandel, s’adressant ainsi à de Gaulle en 40).

Les yeux y sont occasionnellement ouverts à la manière de Gertrude (Michèle Morgan) qui, opérée de sa cécité dans une scène émouvante de la romance de Jean Delannoy « La Symphonie Pastorale » découvre pour la première fois Jacques (Jean Desailly) et l’embrasse.

Les nuits peuvent être blanches comme un vieux rituel moyenâgeux, parfois aussi sur le Puget Sound à Seattle (Tom Hanks et Meg Ryan ne sauraient me démentir) et même de nos jours annuellement à Paris lors d’une manifestation artistique variée.

Les nuits étoilées d’été je ne suis pas loin de penser comme le philosophe Anaximène que le soleil se cache sous l’horizon pour retourner à son point de départ initial et que les étoiles sont clouées à la voûte céleste !

Assez délirer, pourquoi ne pas réécouter un peu Johnny qui, en 61 suggérait de retenir la nuit dans sa course vagabonde jusqu’à la fin du monde et d’arrêter le temps et les heures…

A ce propos, après avoir trempé tardivement vos lèvres dans un verre de Bourgogne (par exemple un premier cru de Nuits-Saint-Georges), c’est le moment, si vous ne l’avez pas encore fait, de reculer vos montres et vos horloges d’une heure !

Bonne nuit.

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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 22:57

C’est en revoyant la trilogie de Max- le- menteur d’Albert Simonin (adaptée intégralement à l’écran par Jacques  Becker, Gilles Grangier et Georges Lautner) et tout particulièrement la dernière scène de «   Touchez pas au grisbi » dans laquelle l'ancien truand vieillissant Max (Jean Gabin), apprenant la mort de son ami Riton de Montreuil, commande au restaurant de Madame Bouche un bœuf à la ficelle, que je me suis souvenu qu’une petite ficelle (la“ petite sœur“ en voie de disparition de la baguette qui ne pèse que 130 g pour environ  365 kcal) venait du latin “funiculus“ !

Si funiculus est une petite ficelle, le funiculum est lui un câble qui tracte un véhicule circulant sur des rails.

Deux funiculaires dont les moteurs actionnant le câble sont toujours situés dans la gare en amont gardent chez moi une attractivité jamais oxydée :

 L’un dans le 18e arrondissement au sommet de la butte Montmartre pour accéder à la basilique du Sacré-Cœur (évitant ainsi de se taper les 222 marches de l’escalier !) dans lequel, pour le prix d’un simple ticket de métro, on peut voyager de 6h00 à 00h45 sans interruption le midi ! 

L’autre, le plus prégnant dans mes pensées, est long seulement de 125 m, c’est le Caumasee-lift qui permet d’accéder à une baignade dans les eaux turquoises d’une merveille de la nature : le limpide lac de Cauma à Flims-Waldhaus dans le canton des Grisons en Suisse orientale.

Mais à bien réfléchir, tirer ou se faire tirer par un câble est plus difficile que de faire agir les autres sans être vu, c’est-à-dire « tirer les ficelles »

 

Alors pour être bien vu, faut faire un selfie qui est un faux palindrome de…ficelle (comme le Nil et le lin) !

Et pour remercier mes lecteurs d’avoir tenté de me suivre dans ce délire mal ficelé, je leur offre un billet de cinq dollars qui, à la différence du billet européen de cinq euros qui n’en contient pas, est composé de 25 pour cent de…lin !

    

 

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1 juin 2022 3 01 /06 /juin /2022 17:53

Tel Matisse séduit par le bleu de Tanger lors de son séjour en 1912, je succombe ce matin aux charmes des mannequins dans un hebdomadaire féminin qui fait cette semaine la part belle à leur vestiaire estival, azur, océan, horizon en fibres recyclées, matières biosourcées et durables dans toutes les nuances de bleu.

J’associe spontanément à cette délectation un célèbre solo de clarinette en glissando qui, bien que non composé par Gershwin, ouvre délicieusement une des plus populaires œuvres orchestrales américaines : la “ Rhapsodie in Blue“ qui  servira plus tard d’introduction au film“ Manhattan“ de Woody Allen et donnera enfin son nom à une rose.

 Une rose que je me promets d’offrir à ma cavalière si elle consent à m’accompagner à Vienne dans six mois  pour valser An der schönen blauen Donau !

Mais si elle renonce au voyage nous écouterons en français “Sur le beau Danube bleu“, apothéose de la valse du  concert du nouvel an,  suprême moment de plaisir et d’émotion retransmis dans le monde entier à partir de la somptueuse salle du Musikverein.    

Ma protégée aura les yeux outremer comme les pigments de la pierre Lapis Lazuli qui,  sous la forme d’une poudre mélangée au lait (comme les Romains me l’ont jadis conseillé), deviennent un puissant aphrodisiaque !

Des romains qui, s’ils se donnent la peine au Vatican de lever les yeux vers le plafond de la chapelle Sixtine découvriront des traces de ces pigments qu’appréciaient tout autant les épouses d’Alexandre III et Nicolas II de Russie lorsque pour la fête de Pâques elles couvaient (du regard !) les précieux œufs du joailler Fabergé offerts par les tsars.

La question qui depuis le début de ce délire me turlupine : Matisse a-t-il apprivoisé Tanger ou est-ce le contraire ? Emerveillé par son ciel bleu et sa végétation colorée d’acanthes et d’arômes, a- t-il pu  influencer le dernier géant du music-hall français Marcel Amont  (dont les plus jeunes de mes lecteurs se souviendront) pour les paroles de sa célèbre chanson  “L’amour est bleu“ ?

Bleu, bleu l’amour est bleu

Berce mon cœur, mon cœur amoureux

Bleu, bleu, l’amour est bleu

Bleu comme le ciel qui joue dans tes yeux…

 

 Bon été et bonnes vacances sous un ciel sans nuage !

 

 

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9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 17:23

Pas toujours aisé de retomber sur ses pattes ; essayons quand même.

L’été dernier, sillonnant la Côte d’Azur, je me mis sans raison en limant mes griffes à rechercher le nom  de chats  célèbres ; peut- être  était-ce un vendredi soir et une blague ashkénaze éculée me venait à l’esprit : Monsieur Katzman est interpellé par une vieille connaissance et ne se retourne pas à l’appel de son nom car Katzman vient  récemment de franciser le sien pour des raisons qui lui sont propres, il a opté pour la traduction intégrale de son patronyme et s’appelle désormais Chalom !

 Les touristes sont légion sur la Côte en été, les plus riches subissent comme dans le thriller romantique américain (La Main au collet), les agressions d’un cambrioleur retraité, amoureux de Grace Kelly (ici dans son dernier rôle pour Hitch, le Maître du suspense) qui tente de sauver sa réputation ; ce séduisant malfaiteur est bien sûr Cary Grant alias John Robie surnommé Le Chat.

Dans la comédie dramatico-romantique de Claude Lelouch, “ Le Chat et la Souris “ le commissaire chargé de l’enquête sur le meurtre d’un riche promoteur  (époux de la sublime Michèle Morgan)   éprouve pour la veuve une sympathie particulière : celle-ci qui finit par se laisser séduire et l’instruction prend alors une nouvelle tournure. Le policier aux méthodes assez peu réglementaires, interprété malicieusement par Serge Reggiani se nomme …Lechat.

Mais le mistigri le plus malheureux du cinéma contemporain est sans conteste celui que recueille un jour Julien Bouin, un ancien acrobate handicapé  formant avec Clémence  un vieux couple  qui ne peut plus se pifer* ; Julien reporte alors toute son affection sur l’animal et, éperdue de jalousie, Clémence tue le chat.

Lui, c’est Jean Gabin, elle  Simone Signoret ; le minet fera les beaux jours des cruciverbistes, il s’installe systématiquement sur les papiers étalés des écrivains  et comme celui qui assiste et prend des notes …il se nomme “ Greffier“ !

Ouf ! Le délire s’achève en expliquant l’astérisque positionné plus haut : allusion plus que douteuse à la PIF, péritonite infectieuse  du chat vivant en collectivité (provoqué par…un coronavirus) mais là c’en est trop, je stoppe mes miaulements…

   

 

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10 avril 2022 7 10 /04 /avril /2022 23:20

Aurore

L’aurore précède le lever du soleil, c’est le balbutiement du jour.

Faut un début à tout ; ainsi le numéro 1 de la collection du Livre de poche était  en 1918  Koenigsmark du réac et grand cavaleur Pierre Benoit. Le personnage féminin du roman,  la grande duchesse  de Lautenbourg-Detmold avait un prénom commençant, comme toutes les 43  héroïnes de l’œuvre du romancier prolifique, par la lettre A, c’était ici la fascinante Aurore aux yeux verts menthe à l’eau.

La petite principauté fictive allemande de Lautenbourg m’évoque l’état fédéré de Brandebourg où migrèrent au 17e siècle  les huguenots. C’est d’ailleurs dans l’est de l’Allemagne à Leipzig qu’un de ces réfugiés protestants, l’éditeur Anton Philipp Reclam, fonda la presse Reclam à l’origine…du Livre de poche !

Environ 40 ans après la parution de Koenigsmark, le réalisateur hispano-mexicain Luis Bunuel s’empara d’un ouvrage d’Emmanuel Roblès* : “ Cela s’appelle l’aurore“ dont le titre était tiré de la dernière réplique d’ “Electre“ de Jean Giraudoux :

 

« Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour de lève, comme aujourd’hui, et que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s’entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?

-Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore. »

 

Faut une fin à tout : En 1914 un ancien quotidien français  cessa sa diffusion, miné par la censure et la mobilisation de ses ouvriers-imprimeurs. Ce journal qui se rendit célèbre en 1898, tout au début de l’affaire Dreyfus par la publication dans son numéro 87 de l’article d’Emile Zola “J’accuse“( lettre ouverte au président de la république Félix Faure)  s’appelait …l’Aurore.

 

*Emmanuel Roblès, écrivain français récompensé en 1948 par le prix Femina pour son roman “ Les hauteurs de la ville “     

     

 

 

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1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 23:09

Bouvard et Pécuchet* auraient pu l'inventer tant ils se passionnèrent dans leur ferme de "Chavignolles" non loin de Caen  parmi tant d'autres sujets à la diététique , imaginants une crème composée « de coriandre comme dans le kummel, du kirsch comme dans le marasquin ,de l'hysope comme dans la chartreuse, de l'ambrette comme dans le vespetro ,du calamus aromaticus comme dans le krambambuli » mais c'est bien vingt ans plus tard que au Tessin  sur les hauteurs d'Ascona, en partageant le repas d'un berger fait de blé écrasé dans du lait, sucré au miel et accompagné d'une pomme  que le docteur Maximilian Bircher-Benner découvrit dans les années 1900 le muesli qu'il proposa ensuite aux patients de sa clinique.

Si de nos jours les recettes du bircher- muesli sont multiples et demeurent celles d'un aliment sain et naturel proposé dans toutes les grandes tables de l'hôtellerie de luxe, à l'époque du diététicien helvète les trekkers et les hippies himalayens l'avaient vite adopté pour leur petit déjeuner.

Même la tuberculose, redoutant l'effet conjugué du lait condensé (qui à l'origine remplaçait l'avoine) associé à la pelure et au trognon de pomme et surtout au citron, avait la réputation de guérir !

En effet, la phtisie**, bien avant l'ère du BCG et des antibiotiques, craignait le grand air, l'altitude et le contact des arbres !

·A environ 1000 km du Tessin, a u siècle dernier la station balnéaire d'Arcachon accueillait les tuberculeux  (souvent masqués comme de nos jours pour les raisons que l'on connaît !) car la qualité de l'air et ses pins n'avaient d'équivalent que les écoles forestières (Waldschule) construites dans des pinèdes aux alentours de Berlin.

Plus près, à la même époque à 1600m à Davos dans le canton des Grisons, Hans Castorp* ** en simple visite au luxueux sanatorium de Berghof où " la vie se déroule à l'horizontale" demeura  sept ans.

Mais l'histoire ne précise pas si le bon docteur Krokovski du roman

 

imposait le matin au petit déjeuner à  la pittoresque galerie de pensionnaires enroulés de couvertures  (le franc-maçon Settembrini, le jésuite mystique Naphta, l'hédoniste Peeperkorn et sa compagne Clawdia Chauchat)  un savoureux muesli !

Je reste convaincu que nos deux pauvres bonhommes d'âge mûr évoqués au début de ce délire auraient aimé partager un tel mélange de flocons d'avoine, de graines et de fruits secs sur le banc public du boulevard Bourdon près du bassin du port de I'Arsenal où ils se rencontrèrent  fortuitement   !

*Les deux personnages du roman inachevé  de Gustave Flaubert sur la bêtise

**tuberculose pulmonaire

 

*** jeune héros du magnifique roman de Thomas Mann : La Montagne magique

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