Au 18e siècle le pétrissage était soit manuel soit se faisait avec les pieds !
Le pétrin des boulangers était un meuble rustique, la farine y était conservée et le pain fabriqué.
La pâte était collante et on avait bien du mal à s’en défaire ; d’où l’expression“ Être dans le pétrin“ qui renvoie à une situation pénible.
Les quinze salles de vente aux enchères de l’Hôtel Drouot, phalanstère unique du 9e arrondissement de Paris, résonnent inlassablement des 500000 coups de marteau annuels.
Chaque adjudication et coup de heurtoir asséné par le commissaire- priseur me fait songer à la clôture quotidienne de Wall Street et accessoirement au faux prophète barbichu Philippulus qui dans plusieurs albums de Tintin pointe son index vers le ciel et rythme à coup de gongs ses invectives apocalyptiques !
Catastrophe est synonyme de pétrin ; pour s’en extraire pourquoi ne pas imiter le séduisant publiciste Roger Tornhill (Cary Grant) dans une scène hilarante de La mort aux trousses d’Alfred Hitchcock ( North by Northwest) où l’acteur (poursuivi par de redoutables tueurs) crée un colossal remue-ménage en proposant des enchères folles dans une salle des ventes pour se faire ainsi volontairement arrêté par la police.
On s’imagine mal assister à un tel esclandre lors des enchères émises récemment aux Hospices de Beaune pour une vente de grands crus qui a permis de récolter quelques douze millions d’euros ou chez Sotheby’s à New York lors de la dispersion de la collection Macklowe !
Après tout pourquoi pas puisque, comme le chantait si bien Barbara* :
“ C’était trop tard, déjà, dans la salle des ventes, Le marteau retomba sur sa voix suppliante, Tout se passe si vite à la salle de ventes, Tout se passa si vite, on ne l’entendit pas (La femme qui un peu plus tôt cria “je prends, je rachète tout ça“)
Soyons optimiste, on va bientôt se sortir de notre propre et insolent pétrin SARS-CoV-2 ; bonne année à tous !
*Drouot (titre de la chanson écrite en alexandrins et mise en musique par Barbara en 1970)